LA FEMME DANS LE COURANT IMPRESSIONNISTE

Manet__Edouard_-_Olympia__1863

Edouard Manet, Olympia

Edouard Manet, Olympia

 

Toutes les femmes ont trouvé grâce aux yeux des artistes. Les peintres n’ont pas seulement réservé leur talent pour les femmes de pouvoir, pour représenter des allégories ou encore pour donner vie a leur passion du nu. Les femmes dites de petite vertu ont aussi étaient représentées par les plus grands artistes.

Au XIXème siècle, Edouard Manet a réalisé l’un de ses plus célèbres tableaux Olympia.

Manet est un peintre français, réel initiateur de la peinture moderne et peut être considéré comme le chef des files des impressionnistes.

Formé dans l’atelier du peintre Thomas Couture, académiste, il y restera pendant six années.

Edouard Manet accordait une très grande importance à la subjectivité dans son art et l’importance de la vision du peintre. « Je peins ce que je vois, et non ce qu’il plaît aux autres de voir. »

Il exercera une influence considérable sur la peinture française.

Réalisé en 1863, Olympia sera aussi l’un des nus féminins les plus scandaleux.

Une composition en rupture totale avec l’esthétique classique et l’art officiel des Salons, souvent réservé aux peintres académiques.

L’œuvre a certes choquée par son sujet mais surtout par son traitement. Tous les nus peints à cette époque avaient pour but de réaliser une œuvre à sujet mythologique, allégorique ou même symbolique. Mais Olympia a pour sujet une jeune prostituée mise en scène comme telle. Tout, dans cette composition, a une réelle allusion érotique, le petit chat noir ou encore le bouquet de fleurs, certainement offert par un amant.

L’individualisation de la jeune femme est ici clairement effectuée, il s’agit de Victorine Meurent, modèle préféré de Manet dans les années 1860, ce qui a également choqué le spectateur. Le modèle est représenté fier et regardant directement le spectateur, elle n’a pas honte et n’est pas gênée par sa condition, ce qui a pu aussi être un choc à l’époque de la présentation de l’œuvre.

Le nom donné à ce tableau fait également directement référence à la condition de prostituée du modèle, Olympia étant le surnom donné aux courtisanes au XIXème siècle.

La femme représentée ici n’est pas neutre, elle n’est pas un simple objet de désir mais, au contraire, elle est active, revendiquant son droit au plaisir et sa potentielle domination sur les hommes. Une sorte d’affirmation de la femme. Sa main posée sur son sexe évoque le fait qu’elle ne se donnera que si elle en exprime l’envie.

Manet se défendra parfois en affirmant s’être inspiré, par exemple, de la Vénus d’Urbino du Titien, pour réaliser son tableau.

La critique porta également sur la technique de Manet, et en particulier sur le contraste du nu, plat et sans ombres et également sur le fond de la composition très sombre qui ne permet quasiment pas de déceler le visage de la femme de chambre noire et le chat. Les perspectives ont souvent été aussi moquées.

Olympia est peut être la première composition où la courtisane est individualisée et représentée telle qu’elle est, sans se cacher.

Elle représente une nouvelle facette de ce que peut être la femme dans l’art, une femme libre, qui s’assume, cependant cette image est représentée par un homme, la vision que le peintre a de la femme est donc au centre de cette composition.

 

Florence Blandin

Laisser un commentaire